Description
Aux antipodes du triomphe de la « démocratie de marché » et de la « fin de l'histoire » que certains prédisaient au début des années 1990, le début du millénaire a vu la perpétuation ou la restauration de régimes autoritaires, ainsi que le basculement de certaines des démocraties libérales dans des formes d' « illibéralisme », selon l'expression désormais consacrée bien que contestable. Relèvent à l'évidence de cette constatation la Russie, la Turquie, l'Iran, l'Inde, un certain nombre de pays d'Europe centrale et orientale, d'Asie du Sud-Est, d'Amérique latine, d'Afrique subsaharienne et du monde dit arabe, mais aussi, de manière de plus en plus claire, les Etats-Unis, Israël, plusieurs Etats ouest-européens, voire le Japon et la Corée du Sud. Les régimes chinois, vietnamien, cambodgien constituent des cas particuliers qui ne relèvent a priori pas de l'échantillon, mais qui peuvent contribuer à en éclairer certains aspects. En s'inspirant de la méthode de la sociologie historique et comparée du politique, le cours dégagera les lignes de continuité éventuelles entre ces situations contemporaines et les régimes de l'entre-deux guerres qu'avait inspirés la nébuleuse idéologique de la « révolution conservatrice ». Il construira un paradigme comparatif de cette dernière, érigée en « type idéal » (Max Weber). Il examinera notamment les rapports que les révolutions conservatrices d'aujourd'hui entretiennent avec la religion, la sexualité, le langage, la mémoire historique, les nouvelles technologies. Il analysera les procédures de contrôle et de coercition de ces régimes, et leur économie politique. Il s'interrogera sur les connexions inter-étatiques et transnationales sous-jacentes au « temps mondial » (Wolfram Eberhard) de la « révolution conservatrice » contemporaine.
Semesters:
Level:
MA
Themes:
Disciplines:
ETCS:
6
Subjects:
Political Studies, Sociology
University Type:
Universities