Savoirs situés : se positionner ? Journées d’études 30-31 octobre 2025 au pays basque
Les relations entre science et société sont marquées depuis quelques décennies maintenant par ce qui est souvent présenté comme une crise de confiance. En tout cas, le diagnostic apparaît de façon récurrente dans les débats publics sur la place de la science dans la société. Et il commence à être mobilisé dans des travaux de recherche qui, prenant acte de ce désamour consommé, proposent parfois d’en faire l’inventaire (Baromètre « Sciences et société. Vague2 », 2022), plus souvent d’exposer les possibles chemins de la réconciliation (Hopf et al., 2019 ; Reddy, 2023). Le caractère critique de cette situation a été particulièrement souligné lors de la pandémie de COVID-19, où l’existence – et le succès – de discours concurrents à ceux qui sont produits en laboratoire sont (re)devenus une préoccupation majeure des pouvoirs publics (Hatton et al., 2022). Aujourd’hui, semble-t-il, la validité scientifique peut être balayée d’un revers de « fake news » par plus ou moins n’importe qui, pourvu qu’il ou elle ait un peu d’audience et offre des solutions alternatives à la complexité scientifique.
Ce cadrage des rapports entre science et société mérite discussion. Il a pour référence implicite une science qui se manifeste dans le quotidien des citoyen∙nes par les outils techniques qu’elle permet de développer ou les prescriptions claires qui émanent de ses résultats ; une science pourvoyeuse de solutions aux difficultés que nous vivons ; une science qui assure et qui rassure. Or, cela pose problème, surtout dans l’objectif de (ré)engager des liens réciproquement nourrissants entre science et société. Quel dialogue pouvons-nous en effet (r)établir si nous ne comprenons que partiellement les parties impliquées et donc les enjeux de la conciliation ?
Ces journées d’études proposent de contribuer à pallier cette difficulté en réunissant chercheuses et chercheurs (masterisant٠es, doctorant٠es, post-doctorant.es) qui s’interrogent sur l’inscription de leurs travaux au-delà des cénacles académiques, au sein du monde dans lequel nous vivons. Réfléchir à l’inscription de ses travaux dans le monde renvoie, pour commencer, à envisager celles des auteur٠ices qui produisent ces savoirs, lesquels étant, de ce fait, situés (Harraway, 1988). Il s’agit par ailleurs de penser la circulation extra-académique des savoirs que nous produisons, leurs usages pratiques et abstraits, matériels et immatériels. Pour rendre possible ce partage réflexif autour de l’inscription de nos travaux dans le monde auquel nous appartenons, qu’il engage des discussions sur nos méthodes ou nos productions théoriques, nous proposons de nous réunir de façon atypique.
Publikationsdatum:
12. September 2025
Frist:
30. September 2025
Themen:
Disziplinen: