«Il n’y a pas de place pour les petites princesses». Sociologie de l’engagement...

Projets

«Il n’y a pas de place pour les petites princesses». Sociologie de l’engagement volontaire féminin dans l’Armée suisse

Résumé

Comment l’institution militaire (re)produit-elle les dominations sociales ? Sur la base de cette question de départ, cette thèse s’intéresse aux femmes militaires engagées dans l’Armée suisse. Cet engagement, peu probable socialement du fait de l’inadéquation entre les caractéristiques sexuées des individus et celles de l’institution, pourrait soutenir une démarche « transgressive  » vis-à-vis des normes et rôles de genre. Ces femmes pénètrent aussi un milieu marqué par une idéologie conservatrice : historiquement pensée pour et par les hommes, l’armée est identifiée comme une instance de socialisation aux dominations sociales, qui met en place des mécanismes par lesquels sont créé.e.s des dominants et des dominé.e.s. Cette thèse analyse les processus d’apprentissage des rôles et normes sociales, principalement de genre, des femmes engagées volontairement dans l’Armée suisse – a contrario des hommes qui sont astreints au service militaire. Ces femmes font face à un dispositif institutionnel, un régime de genre spécifique, qui les considère comme des éléments inadaptés, voire même des intruses. En croisant les niveaux d’analyse méso (régime de genre de l’institution) et microsociologique (propriétés et dispositions des individus), et à partir de méthodes qualitatives (observations ethnographiques, entretiens) et quantitatives (questionnaire), cette recherche explore comment les femmes s’approprient la culture militaire suisse et comment cette dernière participe à forger leur rapport politique au monde social. L’analyse montre comment ces appropriations sont différenciées et sont liées à la socialisation antérieure des individus, ainsi qu’à leur(s) position(s) au sein de l’institution. On constate que les femmes militaires présentent des profils et rapports au monde préajustés à l’armée ; le service militaire agit ainsi comme une instance de socialisation de renforcement de manières d’être, d’agir, de faire et de penser, marquées par les croyances en la méritocratie et en la séparation, la différenciation et la hiérarchisation des sexes.

Mots-clés

  • armée
  • institution militaire
  • socialisation politique
  • socialisation sexuée
  • genre
  • regime de genre
  • rapport politique au monde social

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Informations sur le projet

Personnes de contact:

Langues:

Français

Thèmes:

Disciplines:

Thématiques:

Conciliation

Thématiques:

Forces armées – guerre – conflits
Politique
Travail – carrière – professions

Branches:

Sociologie, Science politique

Type:

Thèse de doctorat