Produire ou reproduire: rapports sociaux de genre, de race et de classe et mécanismes de silenciation dans l’émergence de la musique "de création" ou politiser le travail musical par le salaire.
En retraçant la genèse d’une association locale de musicien·ne·x·s et de l’histoire de l’institutionnalisation des « contre-cultures » genevoises dans les années 1980-2000, ce mémoire s’intéresse à la construction de la rémunération du travail musical en « problème public ». Dans la veine des approches féministes-marxistes et des critical whiteness studies, il décrit comment la problématisation du « travail gratuit » fourni par les musicien·ne·x·s reproduit des exclusions de genre, de race et de classe à partir de mécanismes de silenciation. Sur la base de matériaux empiriques (observations ethnographiques, entretiens semi-directifs, archives), cette enquête montre comment la lutte pour la reconnaissance de ce travail gratuit auprès des autorités passe par une conception « productive » du travail musical « de création ». Dans sa problématisation du travail gratuit, l’association forge une identité artistico-professionnelle – un « nous musicien·ne·x·s ‘de création’ » – en opposition aux activités et aux corps construits comme « reproducteurs ». Cette identité « productive » est forgée par des rapports sociaux de genre, de race et de classe et constitue une nouvelle forme de citoyenneté désirable dans la « ville créative ». Avec pour ambition de croiser différents champs théoriques et épistémès, ce mémoire propose des éléments empiriques et analytiques pour penser plus largement les mutations structurelles du travail induites par les transformations des modes de production.
Links
Informazioni sulla pubblicazione
Instituzioni:
Autrici/autori:
Hélène Widmann
Casa editrice:
Université de Genève
Lingue:
Francese
Tipo di media:
Città:
Genève
Anno:
2023
Temi:
Discipline:
Temi:
Lavoro – carriera – professioni
Arte – cultura
Materie:
Studi di genere
Generi:
Tesi di Master