Le sexe des femmes migrantes. Excisées au Sud, réparées au Nord
Originellement définie comme un problème de santé publique, l’excision du clitoris devient à partir des années 2000, l’objet d’une politique de réparation de la sexualité. La généalogie de ce nouveau crime (les mutilations sexuelles) et la naissance d’un nouveau handicap (une sexualité sans clitoris) sont ici explorées dans une perspective postcoloniale qui fait dialoguer les environnements cognitifs d’« ici » et de « là-bas ». Le passage d’une normalité sociale encadrée dans un rituel (l’excision) acquiert la forme d’une anomalie corporelle (mutilation), voire d’une anormalité sexuelle (handicap). Cet article rend compte des expériences personnelles et sexuelles des femmes migrantes et des filles de migrants d’origine d’Afrique subsaharienne, vivant en France et ayant formulé une demande de reconstruction clitoridienne auprès d’un service hospitalier français. Les trajectoires de ces deux groupes sont étudiées dans un contexte de globalisation qui tient compte des dynamiques migratoires : la médecine s’impose à l’intérieur d’une circulation des savoirs et prend la forme d’une justice procédurale apte à réaliser l’égalité dans les modèles de genre au travers d’une réparation corporelle et sexuelle.
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Informazioni sulla pubblicazione
Instituzioni:
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A cura di:
Delphine Gardey, Tania Angeloff
Casa editrice:
La Découverte, Travail, genre et sociétés 2015/2 (n° 34) «Corps sous emprises»
Lingue:
Francese
Città:
Paris
Anno:
2015
Temi:
Discipline:
Temi:
Sessualità
Sanità – medicina
Colonialismo – postcolonialismo – decolonialismo
Violenza – bullismo
Disabilità
Materie:
Studi di genere, Sociologia
Generi:
Articolo