Homogénéité des catégories de sexe et d'âge chez des enfants

Homogénéité des catégories de sexe et d'âge chez des enfants

Extrait

Un nombre important d’études empiriques a mis en évidence que les individus tendent à percevoir les groupes auxquels ils n’appartiennent pas comme étant plus homogènes et composés d’individus interchangeables entre eux que les groupes auxquels ils appartiennent (e.g., Frable et Bem, 1985 ; Linville, Fischer et Salovey, 1989 ; Park et Rothbart, 1982 ; Quattrone et Jones, 1980), avec des paradigmes différents (cf. Sedikides et Ostrom, 1993). Plusieurs explications de cet effet d’homogénéité de l’exogroupe ont été proposées. Il y a d’une part une explication basée sur la familiarité. Plus on connaît de membres d’un groupe, plus ces membres sont perçus comme distincts les uns des autres. Ainsi, en partant du principe qu’on connaît plus d’individus faisant partie d’un groupe d’appartenance, on explique le fait que, généralement, les individus perçoivent comme plus similaires entre elles les personnes qui n’appartiennent pas à leurs groupes (Linville, Fischer et Salovey 1989). Une autre explication, avancée par Ostrom, Carpenter, Sedikides et Li (1993), repose sur l’idée que les individus structurent différemment l’information provenant de l’endogroupe et celle provenant de l’exogroupe. Les connaissances à propos de l’endogroupe seraient organisées selon les personnes qui le composent, tandis que celles à propos de l’exogroupe seraient organisées selon les attributs et notamment les stéréotypes concernant ce groupe. Ainsi, les jugements sur les groupes devraient conduire à l’individuation de l’endogroupe et à une perception plus indifférenciée de l’exogroupe…

In : J.-L. Beauvois, R.-V. Joule & J.-M. Monteil (Eds), Perspectives cognitives et conduites sociales VI, Paris & Lausanne : Delachaux & Niestlé, chapitre 9, pp. 209-222