GEF 8 | 2024
Genre et sexualités dans les établissements scolaires : une révolution féministe en cours ?
Sous la direction de Artemisa Flores Espinola, Fanny Gallot, Camille Lavoipierre et Marie Ménard
Extrait de l'introduction au numéro
2Un des enjeux théoriques de ce dossier est de faire dialoguer, dans une approche interdisciplinaire, le champ de la recherche en éducation avec celui des problèmes publics, des mouvements sociaux, notamment féministes et LGBTQIA+ et les études de genre dans une perspective intersectionnelle. En effet, s’il est peu question ici de la façon dont les politiques mises en œuvre par l’Education nationale sous couvert d’égalité filles-garçons sont susceptibles de favoriser en pratique des discriminations ethnoraciales (Massei, 2024), l’articulation des rapports sociaux de race avec les enjeux de genre et de sexualités sont questionnés. Issue du Black feminism, le concept d’intersectionnalité prend ses racines dans le contexte socio-historique des États-Unis de la fin des années 1960 et des années 1970 : le mouvement pour les droits civiques, qui se développe en même temps que le féminisme. Le terme de intersectionnalité a été développé dans le monde académique par la juriste Kimberlé Crenshaw en 1989 mais n’arrivera pas en France qu’à partir des années 2000. L’essor du concept est lié à la fracture qu’a représentée la « question raciale » au sein du féminisme, notamment, les controverses sur le port du voile dans le cadre scolaire à la suite de loi de 2004 sur les signes religieux à l’école (Delaporte et al., 2022).
Date di pubblicazione:
30 gennaio 2025
Temi:
Discipline:
Istituzioni:
Université de Genève, Revue GEF - Genre Education Formation