Théories critiques de la «race» et de la postcolonialité

Objectif

Ce séminaire poursuit le but d'approfondir les connaissances de la constellation d'approches critiques de la « race » et de la postcolonialité. Il vise aussi à ce que l'étudiant.e puisse s'approprier ces approches, à savoir les lire, les soumettre à un commentaire critique, les mettre en dialogue avec d'autres théories et les mobiliser dans ses propres réflexions et pratiques.

Descriptif

Ce séminaire propose d'aborder l'une des notions centrales de la théorie politique : la voix politique. D'après le principe d'inclusion démocratique, chaque voix devrait compter. Or, au sein des démocraties occidentales, des inégalités persistent : certaines voix comptent moins que d'autres ou sont réduites au silence. Les minorités raciales et de genre, notamment, sont souvent incluses, mais pas réellement entendues au sein des différents espaces de débat et de prise de décision politiques. Il semble que les voix comptent plus ou moins en fonction des corps qui les portent.

La politique de la voix sera questionnée à partir des perspectives qui postulent que la « race » et le colonialisme constituent des institutions centrales de la modernité. Ces théories interrogent les processus discursifs, historiques et épistémiques qui produisent, différencient et hiérarchise l'humain en articulant des marqueurs de race, d'ethnicité, de culture, de genre et de sexualité. Il s'agira pour nous d'explorer les redéfinitions radicales de la voix politique qui émergent au sein de contributions clés - classiques et contemporaines - à la constellation des théories critiques de la « race » et de la postcolonialité. Nous nous concentrerons notamment sur les postcolonial studies, la philosophie critique de la race, la pensée radicale noire ou encore le féminisme noir. Nous discuterons aussi des défis méthodologiques et politiques impliqués par ces perspectives, en nous appuyant non seulement sur des textes, mais aussi sur un riche corpus audio-visuel. Au terme du semestre, les étudiant.e.s devraient non seulement avoir approfondi leurs connaissances de ces courants, mais être aussi capables de les mobiliser dans le cadre de leur propres questionnements et réflexions théoriques.