Contenu
Incendies destructeurs en Valais. Violente tempête à la Chaux-de-Fonds. Pollution à la dioxine à Lausanne. Pandémie de Covid-19. Si les effets et limites d'un monde post-industrialisé se font de plus en plus visibles, les réponses qui leur sont apportées se heurtent à leur complexité et ampleur. Face à ce défi, des initiatives de « transition écologique », se multiplient et s'institutionnalisent. La notion de « transition écologique » rend compte tant des mouvements citoyens développant des réponses « alternatives » au système consumériste, que des politiques publiques promouvant une « gouvernance réflexive » et intégrant une perspective de durabilité (Audet 2015). Recouvrant une grande variété de démarches allant de ZAD, jardins potagers communautaires, écohabitat, économies solidaires, circuits courts, « villes en transitions », ou au « Transition Network », ces initiatives impliquent une multitude d'acteur.rice.s et de pratiques, et sont porteuses de valeurs mettant en question le système capitaliste et ses logiques extractivistes. Visant un horizon de transformation, elles véhiculent des imaginaires sur des futurs « vivables ». Depuis les années 1970, des démarches écoféministes se mettent également en place. Peu reconnues et visibilisées, elles connaissent aujourd'hui un regain d'intérêt en réponse notamment aux inégalités générées par la crise environnementale et au besoin de penser les forces et prémisses qui en constituent la source (Hache 2016 ; Pruvost 2019). Dans ce séminaire, nous vous invitons à questionner la dimension politique des pratiques et discours de la « transition écologique », ceci à différents niveaux. D'une part, en questionnant les rapports de pouvoir et les logiques d'inclusion et d'exclusion à l'œuvre dans ces initiatives, d'autre part en étudiant les valeurs, temporalités, et les effets produits au sein des réponses mises en place. Dans quelle mesure ces initiatives reproduisent-elles certaines formes d'inégalités ? Comment définissent-elles ce qui est « juste » ? Comment se prennent les décisions et se distribuent les tâches à effectuer ? Quels décalages peut-on observer entre ce qui se dit et ce qui se fait ? Dans quelle mesure finalement, intègrent-elles une réflexion sur les inégalités de genre, lies au racisme, à la pauvreté, au colonialisme, au spécisme, et les questions de justice sociale ? Nous vous invitons à explorer ces questions au travers de terrains ethnographiques dans les domaines de la santé et de la médecine et au sein de mouvements sociaux, démarches associatives et autres initiatives citoyennes.
Semester:
Stufe:
BA
Disziplinen:
Institutionen:
ETCS:
9
Fächer:
Gender Studies, Ethnologie, Sozialanthropologie, Kulturanthropologie
Hochschultyp:
Universitäre Hochschulen (UH)